Les bourgeons peuvent vous faire du bien, utilisez-les ! (première partie)

Chère amie, cher ami,

Je veux depuis longtemps compléter mes messages consacrés à la phytothérapie[1] par une lettre dédiée à la gemmothérapie, c’est à dire la santé par l’utilisation de bourgeons des plantes.

Historique de la gemmothérapie

L’utilisation de bourgeons dans la pharmacopée remonte au Moyen Âge. Mais c’est au cours des années 1960 que le Dr Pol Henry[2] (1918-1988), un médecin belge, s’intéressa à la qualité thérapeutique spécifique des bourgeons de plantes, en s’inspirant de la thérapie embryonnaire animale.

La « gemmothérapie » était née, dont les possibilités sont décrites dans de nombreux livres[3] sur la question.

L’objectif ici est de vous faire un rapide résumé de son histoire et surtout de vous confier mes meilleures expériences personnelles, afin que vous puissiez vous en faire une idée plus précise mais surtout vous l’appliquer à vous-même.

Les techniques d’extraction ont beaucoup évolué depuis 50 ans

Le docteur Pol Henry préconisait une extraction « douce » des bourgeons pendant 21 jours, dans un mélange « eau + alcool + glycérine ».

Cette extraction concernait aussi les radicelles ou écorce interne de racine.

Elle devait selon lui s’effectuer :

  • à basse température
  • sans congélation car la congélation modifie la structure de la plante,
  • sans broyage qui casse les fibres cellulaires.

La faible concentration en alcool de la préparation permettait son administration aux enfants.

Le Dr Henry appelait sa technique « phytoembryothérapie ».

Par la suite les laboratoires homéopathiques Dolisos distribuèrent des préparations en dilution « 1 DH » c’est-à-dire, dix fois plus diluées que la solution mère et rebaptisèrent la dénomination de Pol Henry « gemmotérapie », c’est-à-dire thérapie par les bourgeons, « gemmae » signifiant « bourgeon » en latin.

La disparition du laboratoire homéopathique Dolisos[4] entraîna une modification du processus d’extraction qui n’est probablement pas sans conséquence : l’eau a disparu de la préparation de départ, les éléments spécifiquement hydrosolubles ont donc aussi disparu de la préparation finale car les bourgeons sont mis directement à macérer dans l’alcool et la glycérine.

Il s’agit donc d’une préparation très différente de celle préconisée par le Dr Henry, probablement plus « agressive » et dont la concentration alcoolique ne permet plus l’administration aux enfants en bas âge.

L’intérêt de ces préparations était qu’elles étaient distribuées en pharmacie et donc offraient un possible remboursement par la Sécurité Sociale, sur prescription médicale, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Les doses conseillées par le Dr Henry étaient de 100 à 200 gouttes par jour à prendre en trois fois ou dans un litre d’eau à consommer au fil de la journée.

Beaucoup de formes différentes

Des recherches et des tests ont été effectués afin d’identifier les propriétés de chaque bourgeon et déterminer leurs indications principales.

Des analyses chimiques utilisant la technique HPLC (High Performance Liquid Chromatography) ont permis de mettre en évidence les propriétés particulières de ces bourgeons, jeunes  pousses ou radicelles en les comparant aux propriétés classiques de la plante adulte.

Vous pouvez vous-même avoir accès à cette « phytoembryothérapie » originelle de macérats mère de bourgeons[5] sur de nombreux sites internet.

Les fabricants proposent, la plupart du temps en « bio », soit des « unitaires » (préparation d’un seul bourgeon) soit des « complexes » associant plusieurs souches à visée spécifique comme : articulaire, calmante, reminéralisante, antiinflammatoire, tonifiante, drainante, intestin, glycémie, problèmes hépatiques, etc…

Les doses conseillées de « macérats mère » sont de 5 à 15 gouttes par jour, à prendre en trois fois, plutôt en dehors des repas ou dans un litre d’eau à consommer dans la journée.

Depuis peu une nouvelle forme galénique existe : la forme « gemmothérapie sèche ». On l’appelle aussi macérât glycériné concentré (MGC) ou macérât mère – forme sèche. Ses avantages sont :

  • l’absence de dilution donc possédant une teneur élevée en actifs végétaux
  • le fait qu’il soient exempt d’alcool.

Les laboratoires Vit’all + viennent de commercialiser une gamme d’unitaires et de complexes sous cette forme. Vous les trouverez dans certains magasins spécialisés, pharmacies ou en ligne[6]. La posologie conseillée est en général d’une capsule matin et soir ou plus en fonction de l’intensité des symptômes.

Le bourgeon de bouleau contre l’arthrose

Historiquement on utilise les « grands bourgeons » dans la gemmothérapie, soit les bourgeons de bouleau, de chêne, de pin et de cassis.

Le bourgeon de bouleau pubescent (Betula pubescens) possède globalement les propriétés de la sève de bouleau : il est anti-inflammatoire et va donc soulager les douleurs articulaires, quel que soit leur emplacement, et améliorer ainsi la mobilité générale. Il est donc conseillé en cas d’arthrose et d’arthrite.

Stimulant l’activité des ostéoblastes, les cellules qui bâtissent l’os, le bourgeon de bouleau est aussi conseillé pour reminéraliser les os et les dents. Il est ainsi conseillé en cas de retard de croissance, de douleurs osseuses liées à la croissance ou encore suite à des fractures et pour prévenir la perte osseuse liée à l’âge.

Tout comme la sève de bouleau, ce bourgeon facilite l’élimination de l’acide urique, des calculs rénaux et globalement, il active la diurèse et semble améliorer les petites insuffisances rénales.

C’est un draineur du système lymphatique et un antiœdémateux.

Il pourrait aussi agir sur les surrénales et ainsi être préconisé en cas de fatigue chronique et d’épuisement.

Chêne et pin les plus utilisés

Le bourgeon de chêne (Quercus pedonculata) est préconisé comme tonique. Il entretient l’énergie et le tonus principalement chez l’homme, renforce la vitalité et permet d’augmenter la tension artérielle. Il est particulièrement conseillé pour les hommes (ne voulant pas prendre d’hormones de synthèse) qui traversent une période difficile de stress et d’asthénie sexuelle, car il apporte tonicité et stimule l’organisme, notamment les hormones sexuelles.

Le bourgeon de pin d’Europe du Nord (Pinus montana) complète l’action du bourgeon de bouleau. En outre, l’écorce de pin renferme des principes actifs qui luttent contre l’insuffisance veino-lymphatique. Il favorise la mobilité des articulations et la solidité des os et du cartilage.

Privilégiez le bourgeon de cassis

Le bourgeon de cassis (Ribes nigrum) est l’un des plus intéressants de la gemmothérapie. C’est un anti-inflammatoire naturel, pratiquement une « cortisone » à lui tout seul, sans en avoir les inconvénients, donc anti douleur, diurétique et anti-oedème.

Ainsi il est indiqué pour tous les états inflammatoires et les douleurs qui en découlent et dans tous les états allergiques : asthme, rhinites, coryza, rhumes des foins, gastrites, migraines, œdèmes de Quincke, urticaires.

Enfin notons son efficacité pour toutes les arthrites aigues[7] où il viendra en relais des médicaments allopathiques antiinflammatoires, permettant de réduire plus rapidement leurs posologies.

Le bourgeon d’églantier (Rosa canina) complète bien son effet en cas de de céphalées ou de migraines.

Un puissant allié cardio-vasculaire

La gemmothérapie est excellente pour les personnes souffrant de troubles cardio-vasculaires.

Les connaisseurs ne seront pas surpris de trouver en premier le bourgeon d’aubépine (Crategus oxyacantha) qui tonifie le myocarde au niveau du ventricule gauche, calme les tachycardies et palpitations. Il est indiqué dans les séquelles d’infarctus et peut contribuer à calmer les algies précordiales (angine de poitrine).

Il faut lui associer en cas de suites d’infarctus (il favorise la cicatrisation du muscle cardiaque), d’artérite ou de risque de gangrène des extrémités les radicelles de maïs (Zea maïs) qui font également baisser les transaminases hépatiques.

Les bourgeons de lilas (Syringa vulgaris) ont une action spécifique sur les douleurs des coronaires, douleurs angineuses spasmodiques et améliorent l’oxygénation du myocarde.

On peut leur ajouter, en cas d’hypertension, les bourgeons d’olivier (Olea Europea) anti-scléreux tant sur le plan coronaire que cérébral.

Les bourgeons de peuplier (Populus nigra) ont une action spécifique sur l’artérite des membres inférieurs et leurs troubles associés.

Les bourgeons de cornouiller (Cornus sanguinea) sont hypo coagulants et régularisent le test à l’héparine[8] lorsqu’il est augmenté.

A leur propos je ne résiste pas à vous citer une anecdote que racontait le docteur Eric Reymond[9]  dans ses conférences. Il fut un jour confronté à une situation terrible ; un de ses amis venait d’être terrassé devant lui par une douleur faisant visiblement penser à un infarctus massif. N’ayant pas d’autre médication à sa disposition il lui administra à plusieurs reprises des fortes doses de bourgeons de cornouiller (je pense qu’il a dû aussi réaliser un massage cardiaque). La douleur cessa rapidement et cet homme revint à la vie. Lorsque par la suite il fut « bilanté » on ne retrouva quasiment pas de trace de thrombose coronaire. Le bourgeon avait donc agi comme un anticoagulant et un antidouleur.

En cas de tendance à l’hypercoagulation et donc au manque de fluidité sanguine le cornouiller peut être complété par le bourgeon d’amandier (écorce interne) (Prunus amygdalus) qui régularise le taux de prothrombine[10] et le bourgeon de citronnier (Citrus limonum) qui est anti thrombotique et diminue le taux de fibrinogène qui est, en soi, un facteur de risque cardio-vasculaire mais aussi un indicateur de maladie infectieuse chronique ou auto-immune.

Judée, marronnier, châtaigner, sorbier pour votre circulation

Le bourgeon d’arbre de Judée (Cercis siliquastrum) est indiqué dans une artérite juvénile assez rare : la maladie de Buerger[11].

En matière de circulation veineuse, on retrouvera des souches que l’on préconise en phytothérapie comme le bourgeon de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanus) plus particulièrement indiqué dans le traitement des hémorroïdes, le bourgeon de châtaignier (Castanea vesca) qui tonifie le système lymphatique des membres inférieurs qu’il faut associer au bourgeon de sorbier (Sorbus Domestica) qui tonifie plus spécifiquement les parois veineuses.

On associe ces deux derniers dans le cas de varices, de sensations de jambes lourdes ou de risques de phlébite. Je les recommande également en cas de long voyage en avion associés à un bas de contention, mais aussi pour la prévention et le traitement des « gros bras » qu’heureusement on voit moins, après des radiothérapies intensives du sein et des creux axillaires notamment.

Dans ma prochaine lettre je vous décrirai d’autres indications de la gemmothérapie et la particularité de certaines associations dont j’ai pu vérifier l’efficacité.

Docteur Dominique Rueff

 


[1] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/plantes-font-bien-1/, https://www.lettre-docteur-rueff.fr/plantes-font-bien-2/, https://www.lettre-docteur-rueff.fr/plantes-font-bien-3/

[2] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/bilan-proteomis-tresor-de-plus-sante/

[3] Traité de gemmothérapie – La thérapeutique par les bourgeons Broché –

de Philippe Andrianne , Editions Amiris 2011, La phytembryothérapie – L’embryon de la gemmothérapie Broché – 17 septembre 2014 de Dr. Franck Ledoux  Dr. Gérard Guéniot, Editions amyris 2014, Gemmothérapie, bienfaits et mode d’emploi : Bourgeons, les plus des plantes Poche – 22 novembre 2013

de Hélène Barbier du Vimont, Editions Médicis 2013.

[4] Dirigé, à l’époque par le docteur Max Tétau qui était directement en contact avec le docteur Pol Henry que j’ai, personnellement connu.

[5] Comme https://www.la-vie-naturelle.com/2/gemmotherapie_la-therapie-par-les-bourgeons-de-plantes/utm:884b07bbad,  La Royale » à qui vous pouvez de mander des bons de commande ou encore la laboratoire Copmed (https://www.copmed.fr/61-la-gemmotherapie), le laboratoire Biogemm (https://www.biogemm.fr/produits/), le distributeur « Pierre d’Astier «  ( www.pierredastier.com  ) ou le laboratoire Herbalgem ( https://www.herboristerieduvalmont.com/288-gemmotherapie. Cette liste n’est bien entendu pas limitative.

[6] https://www.nutritionconcept.com/39-gemmotherapie.

[7] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/douleurs-articulaires-soulager-traiter/

[8]http://reaannecy.free.fr/Documents/cardiologie/thrombopenies_immuno.htm

[9] Eric Reymond est l’un des fondateurs de la méthode du CEIA qui conduit au bilan « Protéomis » : https://www.lettre-docteur-rueff.fr/bilan-proteomis-tresor-de-plus-sante/

[10] http://www.doctissimo.fr/html/sante/analyses/sa_719_prothrombine_.htm

[11] https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Buerger-FRfrPub10414.pdf



N'hésitez pas à commenter la lettre de ce jour ci-dessous. Veuillez cependant noter que, en raison du très grand nombre de commentaires, le Dr Rueff ne pourra pas vous répondre individuellement.


8 réponses à “Les bourgeons peuvent vous faire du bien, utilisez-les ! (première partie)”

  1. MARIN Chantal dit :

    Bonjour,
    Passionnant comme toujours, Dr RUEFF et merci.
    Mais je vous signale que nombre de bourgeons sont supprimés (pharmacie) dont SORBUS (malheureusement) et bien d’autres. Je pense que ce n’est que le début… Mais sachez par ailleurs que les bourgeons (pharmacie) sont toujours remboursés par la sécurité sociale.
    Bien à vous.
    Chantal

  2. Dominique Rueff dit :

    Si vous avez bien lu cette lettre et la suivante qui va venir, vous savez que je déconseille absolument les bourgeons en pharmacie car dilués en 1 DH leur méthode d’extraction ne correspond pas du tout à la technique préconisée au début par le docteur Pol Henry.

    • Roque dit :

      Bjr Dr et tous mes meilleurs veux pour 2021 , mais alors où les prendre ces macérants glycérines 1DH que je prends en pharmacie? Glutathion libre(GSH) est de 58mg/l. Glu……………oxydé( GSSG). 80mg/l. Rapport de 2. 1 (N 10 a 15). Que dois je prendre , mon généraliste , n’y crois pas.Je vous remercie mais je crois avoir compris que vous ne répondiez plus . J’apprécie tjrs vos lettres

  3. GENTY Nicole dit :

    Bonjour
    où s’approvisionner hors pharmacie, de toutes ces merveilles pour se soigner ?
    Merci pour la réponse
    Nicole Genty

  4. CARTIER dit :

    Personnellement j’achète mes flacons chez La Royale.

    • Martin m m dit :

      Bonjour
      ou au laboratoire elixanatur très bon dosage ,ou la Royal parfait . Passé par des laboratoires privés les sélectionnés suivant les avis sur Internet

  5. francine laurent dit :

    bonjour
    je suis sous pradaxa 150 1matin 1 soir puis je prendre sorbier sorbus domestica gemmo pour acouphenes****

    merci de lire mon courrier

  6. Michele dit :

    Bonjour
    Alors si le 1dh acheté en pharmacie ou l’on trouve le labo Boiron, ne correspond pas a la technique utilisée , ou faut il se tourner Pr obtenir et trouver la Gemmotherapie ??? Ou alors quel DH préconisez vs ??
    Merci a vous de bien vouloir le l’indiquer , ns ns soignons uniquement avec la Gemmotherapie
    Cordialement

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