L’acupuncture chinoise traditionnelle : pourquoi ça marche ?

Cela fait longtemps que je voulais vous parler de la médecine chinoise.

J’ai découvert cette médecine millénaire bien avant l’engouement actuel pour les médecines orientales. Dans les années 1970, je venais d’être diplômé en médecine quand j’ai fondé avec plusieurs confrères l’Association française d’acupuncture [1].

L’acupuncture était déjà solidement installée en France, grâce, notamment à la publication des travaux du diplomate français, Georges Soulié de Morant [2]. Mais il n’y avait quasiment pas de pratique hospitalière ni d’enseignement de cette discipline.

Ma fille est née dans les années 70 par la première césarienne, dont l’anesthésie fut principalement l’acupuncture [3]. Cela paraît vraiment étonnant aujourd’hui ; imaginez à quel point cela était innovant il y a quarante ans.

Le système de santé actuel ne donne malheureusement plus beaucoup de place à ses techniques alternatives d’anesthésie, qu’il s’agisse de sophrologie ou d’acupuncture.

C’est bien dommage.

Aujourd’hui, la plupart des consultations en acupuncture ont pour motivation un mal-être ponctuel :

  • Douleurs articulaires, arthrose chronique
  • Sinusites, inflammations respiratoires
  • Troubles digestifs et du transit
  • Névralgies
  • Migraines
  • Stress, anxiété
  • Maladies de la peau
  • Aide à la réduction de consommation du tabac, de l’alcool et des drogues
  • Enurésie chez l’enfant.

Toutes ces indications ont leurs raisons et… leurs succès et leurs échecs.

Mais l’acupuncture a aussi ses contre-indications.

L’acupuncture peut aussi être dangereuse et doit être évitée dans certains cas.

  • Les contre-indications absolues : l’épuisement, les grandes carences, les suites opératoires immédiates, les grands traumatismes.
  • Les contre-indications relatives : les lésions irréversibles comme la destruction partielle du système nerveux, les paralysies, les scléroses, la maladie d’Alzheimer, le Parkinson, les maladies héréditaires, les troubles congénitaux, les inflammations trop importantes, …
  • Les contre-indications temporaires : hémorragie après des efforts intenses (le praticien doit toujours s’assurer que son patient n’est pas sous traitement anticoagulant), diarrhées prolongées… Ces dernières ne subsistent que le temps nécessaire à une amélioration.

Avant d’entrer dans le détail, je voudrais vous expliquer deux notions essentielles de la médecine chinoise, sans lesquelles on ne peut comprendre l’acupuncture traditionnelle :

  • La théorie du Yin-Yang
  • La théorie des « Cinq éléments »

Et puis bien sûr, dès que l’on entre dans la médecine chinoise on doit comprendre ce qu’est l’énergie ou le Tchi : tout est mouvement, tout est changement, tout est énergie.

Cette notion « d’énergie » nous est aujourd’hui plus familière parce que la science a aujourd’hui osé s’aventurer vers ces notions avec la médecine quantique et les signaux électromagnétiques, à la suite des recherches du professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine. Ces signaux peuvent être utilisés pour la détection « électromagnétique » [4] d’infections bactériennes [5].

Comme le pensent depuis longtemps les physiciens, la frontière entre énergie et matière n’existe pas : toute matière est énergie, toute énergie est potentiellement matière, tout est ici et dans le « grand tout ».

C’est pourquoi la médecine chinoise et l’acupuncture trouvent aujourd’hui toute leur place aux côtés d’une médecine plus tournée vers la science.

L’activité des méridiens et de la stimulation [6] de certains points n’a plus besoin d’être prouvée par une cartographie comme nous l’avions cru naïvement à nos débuts. Elle n’a plus besoin d’être mesurable, même si nous sommes encore loin d’une démonstration scientifique admise par tous.

Ce qu’il faut retenir de la théorie du Yin-Yang

Cette théorie est essentielle dans la compréhension de la médecine chinoise. Elle a été énoncée dans le Chou-Ching ou « Livre qui sert de règles » qui aurait été écrit ou compilé entre environ 1 000 et 250 années avant notre ère.

Cette genèse « à la chinoise » a de quoi nous faire rêver :

« Au début était le chaos, et de cette masse bouillonnante naquirent deux forces, l’une Yang, l’autre Yin. L’action combinée de ces deux manifestations de l’énergie donna naissance à un homme nommé Pan Kou. Dès sa création celui-ci se mit à tirer du chaos un certain nombre de corps solides ».

Le mot « Yin » évoque l’idée de temps froid et couvert, de ciel pluvieux. Il s’applique à tout ce qui est inférieur.

Le mot « Yang » évoque l’idée de soleil et de chaleur, dépeint l’aspect d’un danseur en action. Il s’applique aussi aux jours printaniers où les rayons du soleil commencent à faire sentir leurs forces.

Yin et Yang symbolisent, d’une part, des aspects opposés ou antithétiques concrets du déroulement du temps ; d’autre part des aspects opposés ou antithétiques concrets de l’espace, par exemple le versant ensoleillé d’une colline pour le Yang, et le versant ombragé pour le Yin.

Toute la pensée chinoise est dominée par l’idée d’efficacité, elle baigne dans un monde de symboles, faits d’opposition et de correspondance. Les Chinois ne distinguent pas dans le temps et l’espace deux entités indépendantes. Ils logent leurs emblèmes dans un milieu concret, formé par leur interaction. Yin et Yang interviennent également pour évoquer la rythmique des réalités sociales.

Pour le sinologue Marcel Granet [7], nous ne devons pas y voir des substances, ni des forces, ni des principes. Ce ne sont que des « emblèmes pourvus d’une puissance d’évocation indéfinie et totale ».

Toutes choses peuvent être catégorisée ainsi : par exemple, le soleil est Yang par rapport à la Terre qui est Yin, la chaleur est Yang par rapport au froid Yin la lumière est Yang par rapport à l’obscurité Yin. L’eau est Yin par rapport au feu Yang ; l’été est Yang par rapport à l’hiver Yin ; le printemps est Yang par rapport à l’automne qui est plus Yin…

On ne doit pas classifier les choses dans une catégorisation rigide et absolue comme beaucoup ont eu tendance à le faire. Chaque phénomène peut se classer par rapport à son contraire, le froid comparé au chaud. Mais dans le froid il y a le moins le froid, Yang par rapport au plus froid, Yin, et dans le chaud il y a le moins chaud Yin par rapport au chaud, Yin, par rapport au plus chaud Yang.

Le Yin engendre le Yang, le Yang protège le Yin et au centre est le Tao qui entretient le mouvement continuel de cet engendrement, renouvellement/protection.

Toute la philosophie et le potentiel de soin de l’acupuncture reposent dans cette phrase et son symbole graphique que nous connaissons tous.

Toute la « potentialité curatrice » de l’acupuncture aidée par l’usage des plantes et de règles de vie doit nous conduire à retrouver, à réengendrer en permanence notre axe, notre équilibre autour de l’axe.

C’est exactement la pensée de Marc Lambotte, le fondateur de « l’axiothérapie », une discipline fortement inspirée de la philosophie médicale chinoise. L’axiothérapie [8] est en réalité une thérapie énergétique de rééquilibrage et d’harmonisation de nos corps à partir de nos mémoires conscientes et inconscientes.

« Nos mémoires vont influencer nos axes allant, par une intelligence innée et acquise, jusqu’à provoquer des déséquilibres. Nous pouvons dans une certaine mesure contrôler ce déséquilibre voire nous en satisfaire à plus ou moins long terme. Mais un jour viendra où les options que nous prendrons au cours de notre vie ne pourront plus supporter ce déséquilibre ».

Dire que « nous serons alors dans le Tao » serait probablement présomptueux. Disons simplement que les soins (aiguilles, touchers, paroles…) nous en ouvriront la porte.

En acupuncture, les notions de Yin et du Yang sont utilisées constamment et servent de référence pour situer les variations énergétiques :

  • Les zones superficielles du corps (piao) sont Yang car externes par rapport aux zones profondes, en connexion avec l’intérieur.
  • La partie externe, comprend une partie superficielle plus Yang une partie profonde plus Yin. De même, la partie interne, Yin, comprend une zone externe plus Yang est une zone interne Yin. Mais la vision peut être poursuivie : chaque zone Yang Yin pouvant être divisée en de nouvelles zones Yang.

Cela montre que rien n’est absolument Yang ou Yin.

De l’énergie aux méridiens

La théorie du Yin-Yang peut nous aider à préciser une explication concernant l’historique de la situation des méridiens.

Le réseau de méridiens est comme la forme d’un arbre. Comme le méridien, il a sa racine, ses branches, son nœud. La racine est au point Tsing (au bord des ongles), elle montre le point de départ de l’énergie et le point d’arrivée, là où l’énergie s’arrête. Les branches et le tronc décrivent les zones où l’énergie se collecte et où elle s’irradie.

Dans la conception antique, les méridiens sont considérés comme des cours d’eau. « Les douze méridiens représentent les douze fleuves ». Ces méridiens sont parcourus d’énergie sur lesquels s’effectuera, quels que soient les moyens, la stimulation ou la dispersion engendrée par l’action thérapeutique (aiguilles, moxas [9]…).

C’est grâce à la théorie des « Cinq éléments » dont nous reparlerons que l’on pourra agir, par l’intermédiaire de ces points.

Protégez bien votre Tchi, votre énergie vitale

L’interaction des énergies célestes et terrestres est décrite également dans le Hoang Ti Nei King So-Ouen [10], chapitre 68 : « l’énergie de la Terre monte tout d’abord vers le ciel puis l’énergie du ciel descend vers la Terre, et ainsi de suite. Tous les phénomènes résultent de l’ascension et de la descente ininterrompue de ces deux énergies. »

Entre le ciel et la Terre se place l’homme. En conséquence, l’énergie de l’homme est influencée par cette combinaison des énergies ciel et Terre. Pour survivre, l’homme doit donc s’adapter aux interactions entre les énergies terrestres et les énergies célestes.

Si l’homme ne s’adapte pas qu’arrive-t-il ?

« La maladie de l’homme provient du déséquilibre des énergies des cinq activités. La maladie s’aggrave si l’énergie du ciel lui est défavorable.» [11]

Si l’hiver est froid on dit que la saison a son caractère. Quand il y a anomalie on parle « d’énergie perverse ».

L’action thérapeutique va essayer de nous aider à compenser et à survivre.

Si l’énergie de l’homme ne s’adapte pas à l’interaction de ces énergies Yin et Yang, modulées par les saisons et les rythmes, il tombe malade et son énergie vitale, le « Tchi » sera altérée et diminuée.

Les sinologues traduisent le mot « Tchi » par « souffle » et non « énergie », ce dernier terme étant une interprétation moderne.

Pour certains le Tchi est tout ce qui est sans substance : la matière première indifférenciée dont toutes les choses sont formées.

Comment trouver son acupuncteur ?

Ce que je viens de vous expliquer devrait vous avoir convaincu des bienfaits l’acupuncture traditionnelle.

Quand elle est pratiquée de façon préventive et régulière, par exemple, aux changements de saison, elle peut conduire à un véritable recentrage de l’organisme, une amélioration du bien-être au quotidien, une stimulation de l’immunité et de la résistance aux maladies et au stress.

L’acupuncture est un complément efficace et sans danger à toute thérapeutique quelle qu’elle soit. Elle est enseignée en faculté de médecine, et la consultation d’un « acupuncteur médecin » est un gage de sécurité par rapport au risque de méconnaissance d’un diagnostic.

Si vous consultez un acupuncteur « non médecin », parlez-en à votre médecin traitant afin d’éviter de passer à côté d’un diagnostic qui ne relèverait pas de cette pratique.

N’hésitez pas à interroger votre entourage sur la compétence de tel ou tel acupuncteur (quel que soit son statut) et leurs résultats et n’hésitez pas à changer de praticien si vous n’obtenez pas de résultats.

Ne modifiez pas non plus vos traitements sous prétexte que vous faites des séances d’acupuncture.

J’ai encore beaucoup de choses à vous dire sur la médecine chinoise. Alors, surveillez bien votre messagerie !

Dr Dominique Rueff




N'hésitez pas à commenter la lettre de ce jour ci-dessous. Veuillez cependant noter que, en raison du très grand nombre de commentaires, le Dr Rueff ne pourra pas vous répondre individuellement.


2 réponses à “L’acupuncture chinoise traditionnelle : pourquoi ça marche ?”

  1. Michel C dit :

    Monsieur Rueff,
    Je viens de lire votre article et, en tant qu’acupuncteur traditionnelle, je suis surpris de voir tant de fausses et médiocres affirmations!
    J’appelle cela de la désinformation et je pense que vous faites beaucoup de tord à cet art plusieurs fois millénaires.

  2. ALAIN QUINZELAIRE dit :

    J’ai bientôt 70 ans et ai été piqué tout au long de ma vie par pas moins de 25 acupuncteurs différents! j’ en ai gardé la liste, qui comporte notamment le Dr Leprêstre De Vauban à Paris, un éminent chercheur en la matière.
    Dans cette discipline, j’ai vu le meilleur comme le pire. j’encourage donc quiconque veut se faire soigner ainsi, à se faire sa propre opinion, par l’expérience, la sienne et celle des autres avant de s’enthousiasmer….

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